L’aspect versatile du travail avec les saisons, le Féminin… le cycle
Il y a quelque chose de glamour dans le coté cyclique des choses, de la nature, de la femme. On est parfois en retrait, parfois en action. Parfois dans le monde, parfois en dehors de celui ci. Quelque chose de simple au final. La réalité c’est que c’est encore plus instable que ça.
Vivre les différents cycles : être en mouvement perpétuel
Depuis des années que je travaille avec les saisons et que je me mets à l’heure du temps, mon quotidien, mes émotions, mes sensations changent du tout au tout régulièrement. Car les raz de marées, les mouvements planétaires, la lune, les énergies du monde… tout cela change tout le temps et m’influence. Autant être claire, j’ai souvent l’impression d’avoir assez peu de maîtrise sur ce qui me traverse, en inspiration, en impulsions, en intuition. Rajoutés à cela mes propres saisons et cycles (je suis en hiver en attendant que ma fille marche, en été par rapport à mon âge et ma situation, en automne par rapport à la nature, en printemps par rapport à mes cycles menstruels…) = d’une minute à l’autre, ce n’est pas la même chose. C’est souvent a posteriori que je m’aperçois à quel point je peux suivre les différents mouvements et notamment ceux des grandes thématiques, de la météo énergétique du moment.
En Septembre dernier, il s’avère que le thème fort ambiant était « la présence ». Qu’est ce que la simple présence ? Comment être plus présent, simplement, à mon quotidien etc. J’ai vu de nombreuses personnes prendre leurs distances des réseaux sociaux, comme moi, ces détourneurs d’attention. En Octobre, d’autres thèmes, celui du coeur, du pardon et du féminin. Alors ce n’est pas glamour en soi. Ce sont des tempêtes à chaque coup de vent, impossible à comprendre pour ceux qui nous entourent. Le temps d’aller à un endroit et il est déjà le moment d’aller ailleurs, en essayant d’intégrer tout ça dans le processus. D’où la nécessité, quand même, de ralentir parfois, d’être attentif aux mouvements. Car je vois réellement que tout s’accélère. Que les temps actuels sont particuliers.
Être tout ça à la fois
Une idée pourrait être bonne un jour et mauvaise le lendemain. Un mouvement nous faisait avancer un jour et nous fait reculer le lendemain. Mon mental reste lui la plupart du temps dans la dualité, c’est son job : si je suis ça alors je ne peux pas être ça. Si je suis sage, alors je ne peux pas être sauvage. Si je suis éveillée, alors que je ne peux pas être active dans la matière; La vérité est que je suis tout ça. En même temps, à quelques minutes d’écart parfois. L’espace d’un instant c’est la paix mentale lumineuse que j’explore, et l’autre, une simple phrase sur le travail sur l’obscur fait exploser mon coeur de chaleur et fourmiller ma colonne vertébrale.
Je suis tout ça. Et la violence avec laquelle je m’impose de suivre une ligne directrice, une tradition, une façon de faire, ne tient jamais bien longtemps.
Mon hyper connexion aux éléments, aux égrégores, me dérange… parce qu’il peut déranger. Essayez de vivre en couple et en famille, de construire quelque chose qui tienne la route de manière durable, quand la notion même de stabilité n’existe pas réellement pour vous. Essayez d’entrer en relation profondément avec les gens sur la durée quand ceux-ci ne savent même plus à quelle partie de vous ils ont affaire à un instant T. J’ai parfois l’impression qu’il y a une sorte d’impossibilité à être femme liée aux cycles, et à vivre entièrement dans le monde tel qu’il est. Je ne peux me baser sur rien de concret, mon corps entrant en résonance au gré du vent, c’est insécurisant. Il y a 2 ans mes pratiques corporelles m’ont amené à développer mon énergie au niveau des mains et à avoir quelques « visions » (ou fortes capacités de déduction, qui sait). Le temps de m’en apercevoir et j’entrai dans une phase où cela disparaissait de ma vie.
Approcher de sa vraie nature, dans le monde actuel, cela peut nous faire peur. Comme j’en discutais avec un medium il y a 6 ans, être qui je suis au plus profond, celle qui change, celle qui est ultra créative, celle qui bouge, celle qui explore, celle qui exprime, celle qui canalise, l’artiste, la performeuse en moi… me fait peur car elle me rapproche d’une forme de folie, en tout cas par rapport à la norme.
La ligne droite vs les fluctuations
L’énergie du monde actuellement est un chaos et en même temps une bénédiction de temps d’accélération pour passer en revue et changer de niveau de conscience. Et de mon côté, mes énergies changent beaucoup en un instant. Pendant 3 ou 4 semaines, je ne peux jurer que par le repos, la méditation, l’acceptation, la simplicité. Puis ensuite sur l’expression, l’agitation, la danse, le partage, les projets. Pendant 3 semaines mes désirs et envies deviennent simples, puis d’un coup explosent en plein d’étoiles qui peuplent mon ciel.
Ce côté « trop » et changeant et lié à la nature changeante, peut etre fatiguant, pour moi, pour les autres. J’envie ceux qui ont trouvé leur truc, ont leurs objectifs, leur quotidien et traverse la vie sur une ligne droite. J’en suis incapable. Ce n’est tout simplement pas moi. Je suis poreuse, je suis touchée, je suis sensible. A l’invisible, à la météo, à la Terre, aux mouvements, aux pensées. Une direction me paraît tout aussi valable qu’une autre en fonction du moment où on me la propose. Mes énergies, mes besoins et envies, les positions philosophiques fluctuent en fonction de tous les cycles qui nous entourent.
Alors non, les cycles, le rythme de la nature, ce n’est pas si poétique que ça. Il y a même des instants où j’essaye de m’extraire de cette « réalité », en adoptant un point de vue qui m’arrange, ou simplement parce que c’est ce qui s’établit à un niveau subtil, sans que je comprenne bien pourquoi.
Être à la fois stable et changeante
J’ai des difficultés à embrasser cette femme changeante et cyclique. Car comme tout ce qui est de l’ordre des dons du féminin, ce n’est pas « approprié », c’est le mot. Je m’efforce d’être appropriée car j’ai une forte partie « sage » qui trouve que c’est le mieux pour la société au global, pour les gens qui nous entourent, pour la cohésion communautaire et que suivre ses moindre changements c’est un peu une dérive individualiste doublée de failles narcissiques. Mais aussi cette partie plus instinctive, plus sensible et plus connectée qui me trimballe d’un endroit à l’autre. Est ce que les deux peuvent cohabiter ? Comment ? Comment etre à la fois un roc, stable en lien avec une base claire et aussi changeante et sensible aux moindres variations de températures ?
Terre Mère et Ciel Père à la fois
Comme si une partie de moi souhaitait s’élever au-delà de ces changements perpétuels et fatiguant, prendre de la hauteur sur mon statut d’humain relié à la Terre, tandis qu’une autre partie y était attachée quoiqu’elle fasse, car j’ai un corps et que donc je suis aussi la Terre. J’ai du mal à vivre les 2 à la fois, la connection au Ciel Père et la connection à la Terre Mère.
Peut-être tout l’exercice consiste à trouver une manière de vivre ce mouvement ascendant et descendant. Est ce que je peux être à la fois celle qui est installée bien tranquillement sur un coussin de méditation à écouter sa respiration ET celle qui danse à grand pas, fait des grimaces et hurle au loup ?
Parce qu’au final, tout est Un
Alors que je me posais ces questions pour mon quotidien, en cercle de femmes, nous avons eu un « exercice » collaboratif où j’ai pu obtenir un début de réponse. La réponse à ma question (en gros, « comment concilier sage et sauvage ») était la suivante : « Le Grand Tout ». Message qui m’a donné les larmes aux yeux. Car oui, le mental aime bien dualiser les choses. Si c’est ça, alors ce n’est pas ça. Si je suis ainsi, je ne peux pas être aussi comme cela. Catégoriser, couper, diviser. Mettre en case, mettre en cage.
Quand on se relie à cet Un, le choix est vite fait. L’un et l’autre reviennent probablement à quelque chose de similaire. Les deux existent, coexistent et vivent ensemble. Je peux être tout à la fois, car tout est là. Bien sûr, dans la réalité matérielle dans laquelle on vit, c’est moins facile, un jour ça ressemble à X et un autre jour ça ressemble à Y. Mais X et Y appartiennent au même univers et font partie intégrante de la création.
Embrasser la femme changeante, c’est embrasser cette apparente dualité pour aller au-delà de ce qu’elle semble être et au final être en lien avec ce qu’il y a de plus grand. C’est en acceptant entièrement les différentes parties de soi, parfois contradictoires, que l’on en vient à toucher du doigt la vérité de ce que l’on est réellement.